Glossaire
- Action publique collective
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Action d’intérêt général assurée par un groupement d’acteur·ices incluant la société civile (dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé-Particuliers ou d’un Partenariat Public-Commun). Comme a pu le révéler la crise sanitaire du COVID-19 sur le premier confinement (printemps 2020), la notion d’action publique est désormais mobilisée pour décrire une variété de formes de solidarité, où s’articulent les questions du travail, du lien social et de l’identité politique.
- Appel à Communs (AAC)
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Entend favoriser et accompagner l’émergence de démarches en coalition ancrées dans leur territoire, en réponse à des questions situées que dont des communautés (instituées ou non) s’emparent dans une perspective de transformation sociale, économique et territoriale. Il s’agit d’appuyer des dynamiques :
- Destinées à changer fondamentalement la manière d’aborder une problématique de société ou les solutions à celle-ci : elles doivent permettre d’aboutir à modifier les cadres d’intervention (représentations sociales, règlements, dispositifs).
- Porteuses d’objectifs ambitieux et complexes, se déclinant par des innovations multiples (nouveaux services, produits ou technologies, modèles économiques et organisationnels, normes ou politiques publiques)
- Portées par une pluralité d’acteurs publics, privés, marchands ou issus de la société civile, dans le cadre d’une démarche de coopération.
- Bifurcation
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Renvoie à des évolutions qualitatives, imprévisibles et plurielles, mais toujours situées dans un certain contexte et dont les effets s’observent dans le temps.
- Coalition
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Alliance d’acteur·ices hétérogènes et complémentaires motivée par un objectif commun.
- Commun
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Relation entre une chose, un objet, un lieu, une réalité, et l’activité du collectif qui le prend en charge, l’entretien et en prend soin. En prolongement, le faire (en) commun s’assimile à un processus de création collective dans un cadre relationnel qui implique d’être ouvert, disponible au changement, et capable de faire ensemble en composant avec les différences.
- Communauté énergétique (UE)
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Manière d’organiser l’action citoyenne dans le secteur énergétique autour d’entités juridiques diverses (associations, coopératives, etc.) combinant des logiques non lucratives avec des objectifs environnementaux et sociaux. Le droit européen distingue les communautés énergétiques citoyennes (CEC) et les communautés d’énergies renouvelables (CER), avec 3 principes communs (CEC-CER) :
- une participation ouverte et volontaire
- un contrôle effectif par les membres (notamment citoyens, autorités locales, et petites entreprises dont l’activité économique principale n’est pas dans le secteur énergétique)
- une finalité autour des avantages environnementaux et sociaux prédominant sur les logiques de lucrativité (les revenus doivent être orientés au bénéfice des membres et/ou des communautés locales).
- Coopérative
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Entreprise dont les associé·es contribuent volontairement à part égale en droits et en obligations, fondée sur le principe de la coopération et de la solidarité. C’est la “combinaison d’un regroupement de personnes et d’une entreprise fondée sur la participation économique des membres, en capital et en opérations [qui peut] s’identifie[r] par sept principes de coopération : (1) Adhésion volontaire et ouverte à tous […] (2) Pouvoir démocratique exercé par les membres […] (3) Participation économique des membres […] (4) Autonomie et indépendance […] (5) Éducation, formation et information […] (6) Coopération entre les coopératives […] (7) Engagement envers la communauté […]”.
- Dispositif
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Ensemble résolument hétérogène comportant des discours, des institutions, des aménagements architecturaux, des décisions réglementaires, des lois, des mesures administratives, des énoncés scientifiques, des propositions philosophiques, morales, philanthropiques ; bref, du dit aussi bien que du non-dit, voilà les éléments du dispositif. Le dispositif lui-même, c’est le réseau qu’on établit entre ces éléments (…). Le dispositif a donc une fonction stratégique dominante (…), ce qui suppose qu’il s’agit là d’une certaine manipulation de rapports de force (…). C’est ça le dispositif : des stratégies de rapports de force supportant des types de savoir, et supportés par eux.
- Expérimentation
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“Ne se décide pas sur le mode d’une lucidité pesant les raisons et conséquences. La prise d’acte est toujours rétroactive : c’est un moment de décision, certes, mais la décision porte sur l’expérience, c’est la décision de ne pas la laisser se dissoudre dans le tissu passif du ‘vécu’, de chercher à en faire quelque chose”
- Fabrique (faire en)
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Action d’intérêt général qui peut être assurée par une administration publique ou une société de droit privé (dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé), ou une administration publique et un·e acteur·ice de mission d’intérêt général (dans le cadre d’un Partenariat Public-Public), ou un groupement d’acteur·ices incluant la société civile (dans le cadre d’un Partenariat Public-Privé-Particuliers ou d’un Partenariat Public-Commun).
- Ingénierie territoriale sur mesure
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Ensemble de pratiques et méthodes spécifiques aux situations pour la construction d’un faire-ensemble (faire-collectif et faire-projet) au prisme de dispositifs constitués en et par le territoire et à son service.
- Milieux
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Désigne à la fois le centre et l’environnement, l’entre et l’autour, le medium et l’umwelt. […] le milieu est un concept relationnel, corrélatif d’une conception du vivant comme sujet […] il est aussi bien extérieur qu’intérieur, car il est constituant (de) et constitué (par) l’être dont il est le milieu. Le milieu est indissolublement naturel, technique et social.
- Partenariat Public-Commun (PPC)
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- Partenariat Public-Privé-Particulier (PPPP)
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Dans les formes classiques de partenariat entre le secteur public et le secteur privé (PPP) il est courant de voir les collectivités publiques collaborer avec des acteurs privés pour l’exécution de certaines tâches publiques. L’administration des infrastructures énergétiques, la gestion des déchets, la conception d’un parc immobilier, la préservation des forêts, le développement de services numériques ou la permanence de services de soins donnent lieu à des contrats de partenariats régis par le droit des marchés publics. L’acteur public commande un ouvrage ou un service à un prix tandis que le partenaire privé en assume la planification, la construction, l’exploitation et éventuellement l’entretien. Dans ce schéma la valorisation de la contribution citoyenne reste floue voir inexistante.
Certains travaux scientifique postulent que le modèle PPP ne garantit pas que les missions publiques sont mises en œuvre de façon effective dans l’intérêt général. Ces doutes amènent à envisager différents modèles de partenariat pour répondre à “la polycentricité” des enjeux soulevés par l’action publique, et pour valoriser l’action des citoyens. De fait, de nombreuses recherches sur la gestion des situation de crises, sur l’aménagement urbaines ou bien sur les services informatiques engagent à explorer la possibilité de Partenariat public privé particulier. Dans ce modèle l’enjeu est de construire les équilibres relationnels et contractuels entre les différentes typologies et capacités des participants.
- Recherche-action
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Pratiques de recherche situées - au sein d’un rapport social (la recherche et le chercheur sont situés dans la pluralité des rapports sociaux, de classe, de genre, de race, de savoir, de considération, technique, etc.) - et contextualisées - au sens d’une écologie des pratiques - et impliquées - au sens des processus de subjectivation inhérents à la recherche (la subjectivité du chercheur et, au delà, la recherche comme telle, en tant que mode ou régime de subjectivation).
- Régie de données
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Dispositif socio-technique de gouvernance de la donnée associée à une infrastructure. Une régie de données citoyenne se caractérise par la mise en œuvre d’un ensemble d’actions destinées à doter les citoyen·nes d’un pouvoir d’agir sur le(ur)s données.
- Tiers-lieux (faire)
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“Faire tiers-lieux” renvoie à la fois aux usages et pratiques d’un espace (“lieux”) par des personnes (“tiers”), aux processus qui régissent aussi bien cet espace (“lieux”) que les interactions qui s’y déploient (“tiers-lieux”), et enfin à une pluralité d’héritages théoriques et pratiques qui, par leur diversités, permettent l’émergence de configurations sociales particulières.